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Un blog Archivistique, Humaniste et Athée

Iran : un patriarcat encore très omniscient et omnipotent

Iran : un patriarcat encore très omniscient et omnipotent

Cher(e)s ami(e)s activistes, je suis vos échanges et vos débats avec intérêt depuis de nombreuses années, permettez-moi de préciser les 2 points suivants (Sources « Les Cahiers de l’Orient ») :

1) À propos de « l’islamo-marxisme »

Ali Shariati a été le principal idéologue de « l’islamo-marxisme iranien », lorsqu’il était étudiant à Paris et soutien du FLN Algérien, il a fortement été influencé par la pensée tiers-mondiste en réaction au capitalisme et à l’oppression coloniale des pays occidentaux. Sa doctrine repose sur deux axes en particulier, l’idée que la lutte des classes et la Révolution islamique apporteraient d’une part, une société juste et sans classe et d’autre part, l’émancipation du joug colonial (sur ce point il a été rejoint plus tard par l’extrême gauche décoloniale française en particulier Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Michel Foucault qui ont soutenu Khomeini). Voici un extrait que l’on retient de lui : « Nos prédicateurs, nos mosquées et la gauche révolutionnaire travaillent au profit des personnes démunies, contre les riches et les luxueux ». Et c’est bien dans cette vision que l’on voit toute la grande utopie que fut « l’islamo-gauchisme » dont La France Insoumise (LFI) est l’héritière. En effet, les Mollahs qui lisent et enseignent le « fiqh » et émettent les « Fatwa » sont des monstres froids dans une vision d'expansion de l’Islam politique par une lecture rigoriste des textes qui abandonnent toute projet social au profit d’un projet conservateur, traditionnaliste, patriarcal, identitaire, nationaliste qui représentent clairement des valeurs de droites extrêmes. On est dans la défense d’un patriarcat virile, machiste et raciste qui repose encore sur la toute-puissance du Père. À savoir : 1) Dieu - Allah, 2) Le guide politique, 3) Le chef de famille. Avec le recul, je m’amuse toujours à rappeler comment Simone de Beauvoir chantre du féminisme a pu se laisser berner à ce point en soutenant un projet de société patriarcal virile, machiste et raciste.
Quant à l’
Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, issu de la pensée de Shariati. L’OMPI s’est clairement opposée à Khomeini dans un projet social et nationaliste anti-impérialiste qui rejetait la vision d’un islam politique conservateur. En effet, l’intention de Massoud Radjavi chef de file de l’OMPI, était de remplacer le régime de Khomeini jugé rétrograde, par un islam chiite moderne tirant ses principes égalitaires des textes coraniques dans une lecture moins rigoriste et non totalement inspirée du Marxisme.

2) À propos du droit à l’IVG en Iran

L’origine de la Loi de Protection de la famille, est dû a Mahnaz Afkhami, secrétaire générale de l’Organisation des femmes d’Iran, créée en 1966 et dirigée par la soeur jumelle du chah, la princesse Ashraf. L’OFI était le symbole du féminisme d’État. Cependant, voici ce qu’écrit Mahnaz Afkhami : « Le chah a cautionné le féminisme d’État par intérêt politique mais n’était pas en faveur du féminisme, emprisonné dans son rôle, en tant que Roi des Rois représentant l’essence et la personnification du patriarcat (1) ».
La Loi de Protection de la famille adoptée en 1967, augmenta l’âge minimal du premier mariage des filles à 15 ans et limita notamment le droit unilatéral des hommes au divorce et à la polygamie, ainsi que le Droit de vote aux femmes et leur éligibilité aux élections.
En 1976, la loi fut améliorée afin d’élever l’âge minimum de mariage de 15 à 18 ans pour les filles et de donner aux femmes des droits supplémentaires, comme celui de l’avortement.
La Loi suscita la colère de l’ayatollah Khomeini, dixit : « Cette loi va à l’encontre des commandements de l’islam. La religion condamne son commanditaire, tout comme ceux qui l’ont voté ».

3) Une lutte de pouvoir :
Voici le visage de ce patriarcat omniscient et omnipotent en Iran.
Le patriarcat d’une manière général et non uniquement en Iran s’inscrit clairement dans une lutte de pouvoir par le biais duquel, et prenant comme référence les valeurs religieuses du Père et les valeurs traditionnelles du pays considéré, il érige des « plafonds de verre » pour empêcher l’émancipation des femmes et des minorités d'une manière générale (LGBT, etc.), dont il redoute cette même émancipation, qui est pour lui insupportable, dangereux et une menace de décadence sociétale.

Bien à vous, amitié.

(1) Mahnaz Afkhami, « The Women’s Organization of Iran. Evolutionary politics and revolutionary change », in Lois Beck et Guity Nashat (dir), Women in Iran.

 

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