Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"La Bienveillance et l’Amour sont cette flamme qui lorsqu’elle s’enflamme brûle tout de notre obscurité".

François MITTERRAND et les projets pour Mayotte

François MITTERRAND et les projets pour Mayotte
Ah les Archives… ! Tout y a été certainement dit et démontré par nos prédécesseurs confrontés aux mêmes problématiques. Les Archives nous apportent cet éclairage formidablement précis sur ces mêmes problématiques qui nous posent questions encore aujourd’hui.

 

Discours de François MITTERRAND à Moroni le 13 juin 1990 :
- Extrait à propos de la question de Mayotte (Vidéo : https://urlz.fr/u1DD) ;
- Le texte intégral du discours : https://urlz.fr/u1bK
1) Mayotte et ses retards de développement
Cette visite de François MITTERRAND à Moroni faisait partie d’un voyage officiel dans l’Océan Indien du 11 au 15 juin 1990. Les étapes de ce voyage officiel étaient les suivantes : Seychelles, Maurice, Les Comores et Madagascar (https://urlz.fr/u1eZ), c’est-à-dire dans les anciennes colonies françaises de l’Océan Indien. Vous aurez noté que François Mitterrand s’est donc arrêté aux Comores et qu’il n’est donc pas passé à Mayotte.
Voici pourquoi et je présume que son discours aux Seychelles le 11 juin 1990 (texte intégral ici : https://urlz.fr/u1f0) préfigurait probablement ce qu’il ambitionnait pour Mayotte, c’est-à-dire le retour dans le giron Comorien, dixit « Mais j'aurai la satisfaction d'avoir témoigné pour la France, en apportant d'abord au peuple seychellois un hommage du peuple français, en assurant qu'après plus de deux siècles de vie qui fut longtemps commune, nous avons parfaitement rempli les obligations de l'Histoire. Ce n'est pas un hasard, si c'est peu après l'affirmation de votre indépendance que la France a établi avec vous des relations immédiates et confiantes ».
Oui, François MITERRAND s’inscrivait dans cette gauche décoloniale en perspective de l’émancipation des peuples sur des valeurs démocratiques. Et oui, François MITERRAND souhaitait et préparait donc bien, le retour de Mayotte dans le giron Comorien.
Cela explique sans doute la raison pour laquelle les relations entre La France et Mayotte ont été très longtemps conduites autour de cette sempiternelle question : « Mais que faire de Mayotte ? » (Philippe BOISADAM, L’Harmattan, 2009). Il s’agit bien pour ce territoire, d’être considéré en permanence par la gouvernance, comme un petit caillou dans la chaussure de l’État, celui qui fait sans cesse mal au pied lorsque l’on essaie d’avancer. Une autre question sempiternelle est également celle-ci : « Pourquoi développer un territoire qui finira tôt ou tard dans le giron Comorien ». Cela expliquant également tous les retards de développement de ce petit territoire qui ne compte que 374 km2.
 
2) Les projets de la gauche décoloniale
Voici lorsque les masques tombent, quels sont les projets pour Mayotte dans la vision de la gauche décoloniale, celle de François MITERRAND, pour lequel il s’agissait tout simplement du sens de l’Histoire, c’est-à-dire en considération d’une Humanité qui aspire irrémédiablement à l’émancipation des Peuples. Dans cette perspective, il était donc inconcevable de tenir compte du choix des populations quant à leur avenir. Quel aurait été le sort réservé à Mayotte compte tenu des événements historiques qui ont suivi et que l’on connait aujourd’hui, si le projet Mitterrandien de retour de l’île aux parfums dans le giron Comorien avait été mené jusqu’à son terme ?
La gauche décoloniale n’a donc jamais admis et considéré le vote des mahorais aux différents référendums de l’Histoire par le biais desquels les mahorais ont exprimé maintes fois leur attachement à la France et leur souhait de rester dans le giron français.
L’Histoire aura donc démontrée que ce sont bien les mahorais qui ont eu parfaitement raison, en prenant leur destin en main dans ce choix de rester dans le giron français. Il convient donc désormais d'affirmer définitivement que le processus de décolonisation de l’archipel des Comores, en considérant la question de Mayotte, à bien été mené jusqu’à son terme, et en considération du choix d’un destin différent entre Grand-comoriens, Anjouanais, Mohéliens et Mahorais.
 
3) Une démocratie à Moroni...!
Le cyclone CHIDO a considérablement mis en lumière la question de Mayotte dans l’opinion public via les médias. Nous sommes sans aucun doute aujourd’hui arrivés à la croisée des chemins et à un moment de vérité. Il faudra bien que CHIDO servent au minimum à cela, c’est-à-dire, à faire tomber les masques des véritables intentions des relations France/Mayotte dans un projet de retour ou non dans le giron comorien et des projets de la France pour véritablement développer ce territoire.
Certains se demandent toujours aujourd’hui et après CHIDO : "À quoi cela sert-il de rebâtir Mayotte si le territoire est sans cesse l'instrument d'une déstabilisation de son voisin qui s'obstine toujours à revendiquer un droit sur Mayotte". Il est donc bien clair que cette problématique ne trouvera jamais de fin, tant que la France n'aura pas le courage de résoudre ce problème à la racine, c'est-à-dire, aux moyens de l'ingérence et de l’influence vers la déstabilisation du régime d'Azali Assoumani, pour le remplacer par un régime démocratique, au besoin encadré et accompagné par des administrateurs de l'ONU sur une dizaine d’année, vers la mise en place d’un projet de développement démocratique des Comores comme le souhaitait François MITTERRAND. En effet, à propos du pouvoir de la Démocratie en termes de développement politique, économique, sociétal équilibré pour un territoire, sur ce point François MITTERRAND avait eu parfaitement raison. En revanche, sur le principe de non-respect du choix de son destin par une population, sur ce point, il avait certainement manqué de discernement.
 
Conclusion :
La réconciliation/La solidarité nécessaire évoquée par François MITTERRAND dans son discours prononcé à Moroni ce 13 juin 1990, consiste certainement avec notre regard d’aujourd’hui, en la mise en place d’un régime démocratique aux Comores (encadré par l’ONU au besoin), condition indispensable vers l’instauration envisagée de relations de développement et de coopération mutuelle, équilibrée et apaisée avec son voisin Mayotte (département français).
 
Bien à vous
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article