"La Bienveillance et l’Amour sont cette flamme qui lorsqu’elle s’enflamme brûle tout de notre obscurité".
18 Mars 2025
Identité brouillée, identité partagée : est-il possible de contribuer à un monde meilleur ?
La vérité ne se possède pas, elle se recherche et elle se partage. Un grand merci à vous pour ce concours dont la thématique est : « Identité brouillée, identité partagée : est-il possible de contribuer à un monde meilleur ». Une belle initiative qui permet d'exercer notre esprit critique, sur nous-même, les autres, la Nature et le Monde, face à ces contingences capables du pire comme du meilleur.
Au regard des deux notions "d’Immanence" et de "Transcendance", nous avons sans doute ici les deux points clés de divergence de la vision que nous nous faisons du Monde. Le premier « L’Immanence » mène très probablement à la vraie Liberté, celle qui se savoure, et le second la « Transcendance » renvoi certainement à la question posée : "Vous ne saurez, toujours pas, pourquoi il est possible de contribuer à un monde meilleur et surtout vous ne saurez, toujours pas, pourquoi vous avez perdu votre Liberté" :
1) Vers la vraie Liberté, celle qui se savoure :
La Liberté immense, celle qui se savoure, se manifeste lorsque nous aurons découvert, non pas en regardant la Lumière mais en regardant dans l'obscurité, dans l’observation de soi-même et des autres, que :
- Ces processus de Mort/Renaissance – Traumatisme/Résilience – Ignorance et Connaissance ; Ressentiment/Peur/Haine et Amour/Bienveillance, ces dualités qui président à la construction de soi, nous auront permis d’enlevés et de soulagés de notre conscience :
. D’une part, de tout ce que nous avons voulu, POSSÉDER avec acharnement. Pour nous faire comprendre que nous sommes probablement possédés par ce que l’on possède. C’est-à-dire qu’à l’embourgeoisement de notre réussite professionnelle et sociale doit succéder impérativement, la SOLIDARITÉ, qui seule donne un vrai sens à la vie.
. D’autre part, de tout ce que nous avons voulu, CROIRE avec acharnement, dans une vérité absolue, transmise par les anciens et non vérifiée avec courage, dans un esprit critique. Pour nous faire comprendre que nous nous laissons séduire par des conceptions/manifestations réelles ou imaginaires, extérieures à soi et considérés comme supérieures à soi-même, dans une TRANSCENDANCE (idéologique, dogmatique, religieuse, politique, etc.) qui jugule, déresponsabilise, et souvent déshumanise l’esprit humain et empêche son émancipation. Cette même TRANSCENDANCE qui génère par l’idéologie et la doctrine politique ou religieuse, la vision du « Nous » versus « Eux », dans une vision verticale, en silo, nauséabonde et déshumanisante. C’est-à-dire qu’à la TRANSCENDANCE extérieure à soi et considérée comme supérieure à soi-même (celle des récits idéologiques, dogmatiques, religieux, politiques, etc.) doit impérativement succéder l’IMMANENCE indispensable à percevoir, qui considère l’Être Humain, dans la diversité et dans la plénitude de son génie, de ses capacités et de ses potentiels, qui pour les personnes de bonne volonté, mène vers l’Humanisme. En effet, l’IMMANENCE procure dans le réel et dans la considération de l’Être, tel qu’il est, c’est-à-dire dans la diversité, la bonne volonté d’agir dans la bienveillance, le juste et le vrai. Elle suscite cette détermination à agir dans la splendeur du vrai qui seule donne un vrai sens à la vie, vers la Beauté intérieure de chacun, le développement durable de l’Être humain (dans sa grande diversité) et de la Planète, dans une remise au centre de ces deux éléments essentiels à la vie.
2) Le Désir, l'un des trois besoins qui ont conduit l'Humanité à créer les dieux et les religions :
Le Désir est une thématique très souvent abordée notamment par Baruch Spinoza, etc. La thématique du Désir permet de s'interroger sur les 3 besoins essentiels et fondamentaux qui ont conduit l'Humanité à créer et inventer les Dieux et les religions :
- Le besoin, en l'absence de culture scientifique des Premiers Hommes, d’une explication pour mettre des mots sur les choses, permettant de les expliquer par lui-même, à propos des phénomènes telluriques et climatiques (pluie, neige, vent, cyclone, tremblement de terre, foudre qui met le feu à un arbre, tsunami, éruption volcanique, etc.), d’où l’invention nécessaire de plusieurs Dieux "Grands architectes de l’Univers", puis d’un seul et unique "Grand Architecte de l’Univers", au regard très certainement :
. Du besoin d’un accomplissement de ses désirs et de ses objectifs de vie, d’où l’invention nécessaire d’un Père « Amour » que l’on peut louer à loisirs, dans l’espérance de la réalisation de l’objet de ses désirs et de ses objectifs de vie ;
. Du besoin impérieux de Justice face aux innombrables injustices de ce monde d’où l’invention nécessaire d’un Père « Arbitre » que l’on peut louer à loisirs, dans l’espérance d’un châtiment sévère pour « l’arbitraire » et de la récompense/reconnaissance pour le « Juste » ;
. Du besoin d’explication pour mettre des mots sur les choses, permettant de les expliquer par lui-même, à propos des questionnements existentiels et en particulier, l’angoisse de la mort.
Quelques citations permettent d’illustrer notre propos :
- Christiane SINGER (1943-2007), philosophe, écrivaine, essayiste et romancière française. "Où cours-tu [petit Être humain] ? Ne sais-tu pas que le Ciel [Dieu que tu as toi-même inventé par ton Génie extraordinaire] est en toi, dans ton Être et qu’il n’y a rien d’autre d’extérieur, de supérieur et de Transcendant".
- Le ciel est bien vide de toute présence surnaturelle et divine, dixit, Jean Meslier (1664-1729), prêtre et philosophe, curé de la paroisse d'Étrepigny et de Balaives (Ardennes) : "Pesez bien les raisons qu’il y a de croire ou de ne pas croire, ce que votre religion vous enseigne et vous oblige si absolument de croire. Je m’assure que si vous suivez bien les lumières naturelles de votre esprit, vous verrez au moins aussi bien, et aussi certainement que moi, que toutes les religions du monde ne sont que des inventions humaines, et que tout ce que votre religion vous enseigne et vous oblige si absolument de croire, comme surnaturel et divin, n’est dans le fond qu’erreur, mensonge, illusion et imposture. »
Jean Meslier en particulier, a ceci de singulier, dans l'approche et l'analyse de ses convictions personnelles mais aussi professionnelles en tant que prêtre chargé de dispenser un office religieux et des sacrements. Jean Meslier a su avec courage, lucidité et liberté, analyser avec un esprit critique, dans une démarche philosophique, de connaissance, de savoir et en tenant compte de l'expérience de son époque (17/18ème siècle), ce en quoi il a cru profondément à un moment donné de sa vie en tant qu'ecclésiastique. Il a donc eu, ce courage politique et sociétal de remettre en cause l’ordre établi depuis des siècles qui repose sur une imposture/une invention de l’Humanité. En effet, après 40 ans d’exercice dans la paroisse d’Étrépigny et de Balaives dans les Ardennes, ses conclusions sont très probablement proches de la réalité historique. Il nous a laissé son testament philosophique dont l’original est conservé à la Bibliothèque nationale à Paris.
- Sigmund Freud (1856-1939), père de la psychanalyse, a analysé notamment dans son ouvrage "L’avenir d’une illusion", écrit en 1927, dans lequel, il nous dit : "Par ce besoin de Dieu, l’Homme a créé la réponse qui lui a permis d’apaiser ses angoisses existentielles face à cette incapacité de donner des réponses à ses questions métaphysiques (angoisse de la mort, sens de l’existence, réalisation de ses désirs et besoin de justice). Cette croyance en "Dieu, le Père" permet de dévier son attention de ses angoisses et de ses peurs par une acceptation considérée comme rationnelle et donc motivante dans la conduite de ses objectifs de vie. Cette croyance est devenue acceptée de tous".
- Alors que le philosophe Blaise Pascal (1623-1662) nous dit : "Par un besoin de divertissement et de divinités, l’Homme devient capable de faire face à l’idée de la mort et à ses angoisses existentielles. Cette fuite en avant très souvent dans des excès de toutes natures, lui permet de dévier son attention, de ses angoisses et de ses peurs".
- Enfin, RÛMI (1207-1274) poète persan, théologien, maître spirituel soufi. RÛMI magnifique et génial, poète de l’Amour, qui avait vu juste ou presque, en ce sens où il considérait la question de l'existence du Mal comme un problème soulevé par tout monothéisme représenté par un Dieu unique. Mais ce que RÛMI n’avait pas encore vu, est que : "Ce n’est pas Dieu qui a créé l’Homme à son image, mais bien l’Homme qui a créé Dieu à son image". Sur ce point, on ne peut pas vraiment reprocher à RÛMI de s’être trompé, dans cette époque du 13ème siècle où l’on n’avait pas encore atteint le niveau de conscience que nous avons aujourd’hui. RÛMI avait écrit le texte suivant pour consacrer l'existence et la puissance de Dieu dans l'Amour. Dans ce même texte ci-dessous, nous avons simplement substitué le mot « Dieu » pour celui de « l’Homme » et vous verrez donc aussi clairement que moi, que tout devient extrêmement transparent sur la marche du Monde et l’émancipation inévitable, irrémédiable, irréversible de l’Humanité vers la Liberté et la recherche de la Bienveillance, du Juste et du Vrai, celle qui mène vers la Beauté, la Liberté, la Paix intérieure et la Paix pour tous, probablement dans la Démocratie et la reconnaissance des diversités de l'Homme et de la Nature.
« Dans la mesure où l’Homme a créé Dieu à son image, l’Homme est-il responsable du Mal dans ce Monde ? Certainement oui. Je reconnais donc que l’Homme est l’auteur de tout ce qu’il advient dans le Monde, il est donc le créateur du Bien et du Mal. Mais, la bonté de l’Homme l'emporte sur sa sévérité, car l’Homme est Amour. Ainsi le Mal exercé par l’Homme est subordonné au Bien, en ce sens où le Mal n’est qu'un moyen d'arriver à un Bien encore plus grand ».
Ce qu'il fallait démontrer, c'est-à-dire :
- L'inexistence de Dieu ;
- L'Homme comme seul dépositaire du Bien et du Mal au regard de la manière dont il se sera construit, responsable de l'Humanisation de lui-même et des autres ou bien à contrario de la Déshumanisation de lui-même et des autres ;
- L'émancipation inévitable, irrémédiable et irréversible de l'Humanité vers la Liberté, vers la Bienveillance, le Juste, le Vrai, dans un choix qui devint de plus en plus lucide pour chaque individu, dans le défilement des siècles et de l'Histoire, c'est-à-dire, ce choix entre le Bien et le Mal dont l'Homme est le seul dépositaire.
3) Comment contribuer à un monde meilleur ?
Répondre à la question « Comment contribuer à un monde meilleur ? », c’est envisager irrémédiablement, la dualité principale qui résume à elle seule, toutes les autres dualités que nous avons vu plus haut :
- Qu'est-ce qui fait que certains individus ont plutôt une tendance naturelle à l'Humanisation ?
- Qu'est-ce qui fait que d'autres individus ont plutôt une tendance naturelle à la Déshumanisation ?
« Humanisation et Déshumanisation », constituent intrinsèquement la clé de compréhension du monde, en considération de la contingence humaine capable du pire comme du meilleur.
Lorsque l’on plonge dans son obscurité avec le courage de la lumière, et la ferme détermination d’en découdre avec ce qui nous ronge et nous détruit, c'est donc inévitablement se demander ce que nous avons raté dans les dualités qui constituent la construction de soi :
- Mort/Renaissance (nous n’étions pas les mêmes : Filles/garçons, Hommes/Femmes, à l’âge de 1 an, 3 ans, 5 ans, 12 ans, 15 ans, 18 ans, 25 ans, 30 ans, 40 ans, 50 ans, etc…) ;
- Traumatisme/Résilience ;
- Ignorance/Connaissance ;
- Ressentiment/Peur/Haine et Bienveillance et Amour.
En considération de ces quatre éléments fondamentaux, il y a donc bien eu un processus de transformation de l’Être. Ces processus de la construction de soi font donc indéniablement grandir les individus ou pas. Et, ils les font donc osciller entre Humanisation et Déshumanisation :
- Humanisation de soi-même et Humanisation des autres, dans ses propres relations sociales ;
- Déshumanisation de soi-même et Déshumanisation des autres, dans ses propres relations sociales.
. Au regard de nos actions et de notre manière de penser le Monde, sommes-nous dans l'Humanisation ou bien dans la Déshumanisation ?
. Dans nos projets de société, sommes-nous dans une volonté d'Humanisation du plus grand nombre ? Ou bien sommes-nous dans une volonté de Déshumanisation du plus grand nombre au profit de l'épanouissement de quelques-uns ?
La Beauté intérieure d’une personne réside probablement dans sa capacité d’Humanisation, par la bonne volonté qu’elle mettra en œuvre pour y parvenir et de sa capacité à sortir de sa zone de confort pour le faire, à la fois pour elle-même mais également pour les autres, dans ses propres relations sociales.
Le contraire de ce processus, c’est-à-dire les capacités de déshumanisation des autres, dans ses propres relations sociales, a probablement été la principale contrainte qui a conduit également les Premiers Hommes, à inventer les Dieux et les religions, sans doute pour tenter d'insuffler à l'intérieur de l'âme et du coeur de chacun cette capacité d'Humanisation. Cependant, ce processus a bien été construit en considération de la soumission et de la peur du « Dieu Amour » et du « Dieu arbitre ».
Cette capacité d’Humanisation relève donc bien intrinsèquement de notre bonne volonté et de la mobilisation de nos potentiels et de nos capacités dans la mise en œuvre de notre génie humain permettant de s’ancrer dans la bienveillance, le juste et le vrai. Dans cette perspective, Dieu et les religions ne sont donc sans doute plus du tout nécessaire à la compréhension, de cette nécessité absolue d’une humanisation du plus grand nombre, dans la perspective d’une contribution à un monde meilleur.
Contribuer à un monde meilleur, c’est donc avoir la capacité d’accéder avec courage et détermination à l’Humanisation de soi-même dans la construction de soi, dans la recherche d’une reconnexion à soi, d’un équilibre intérieur, et vers l’expression de sa Beauté intérieure.
Conclusion :
La vérité ne se possède pas, elle se recherche et elle se partage car nous détenons un génie humain extraordinaire qui, pour les personnes de bonne volonté, permet d'exprimer cet autre besoin essentiel et fondamental, qui s’inscrit dans la démarche que fait, un chercheur, un scientifique, un universitaire, etc. dans l'échange, la réflexion et le partage, celui de comprendre ce monde dans lequel, nous-même, les autres et la Nature, nous vivons. C’est-à-dire cette démarche humaniste.
Dans cette perspective humaniste, la clé qui permet de contribuer à un monde meilleur est bien celle de l’humanisation de nous-même dans la construction de soi qui permet d’accéder à la vraie liberté, celle qui se savoure. Et à partir de là, envisager pour les personnes de bonne volonté de s’inscrire dans la perspective d’une application pour soi-même, mais aussi dans ses propres relations sociales et en « contagion virale positive et naturelle », c’est-à-dire sans contrainte, dans nos sphères privées et publiques, dans nos relations familiales, amicales et professionnelles, dans la Solidarité, la Bienveillance, entrevoir et envisager l’Humanisation du plus grand nombre.
Et bien entendu, en restant vigilant face aux volontés contraires, sournoises ou clairement affichées, celles de la déshumanisation, dans des projets de sociétés mortifères souvent empreints et sous le joug du dogme, de la doctrine, de la religion, qui conduisent trop souvent, à la déshumanisation de l’esprit humain, et à la déconstruction de la plénitude de notre génie, de nos capacités, et de nos potentiels vers ce projet mortifère de la déshumanisation du plus grand nombre au profit de l’épanouissement de quelques-uns.
Je vous souhaite une très belle journée et portez-vous bien.
Éric MICAELLI