"La Bienveillance et l’Amour sont cette flamme qui lorsqu’elle s’enflamme brûle tout de notre obscurité".
7 Mars 2025
Mayotte, l'univers de la tôle ondulée cloutée
1) Après le passage du cyclone CHIDO, si l'on tient compte de la Palice, il conviendrait désormais de reconstruire en tenant compte de ces aléas climatiques et les tôles ne devraient donc plus être utilisées dans les constructions.
Le Préfet de Mayotte a interdit par arrêté la vente de tôles aux particuliers qui ne peuvent pas justifier d'un domicile légal.
Estelle Youssouffa Députée est montée au créneau à l'assemblée nationale mais aussi dans les médias pour demander d'être vigilant à propos de la reconstruction de l'habitat précaire à Mayotte.
La réalité n'est pas du tout celle-là, les bidonvilles se reconstruisent en bois sous tôles cloutées sur les mêmes terrains souvent en dévers ou à flanc de colline.... On réutilise les tôles sur lesquelles le cyclone est passé. En l'absence de végétation touffue, désormais, cela se voit très bien dans le paysage et souvent de très loin depuis les routes sur lesquelles on circule en voiture.
2) La problématique : on a, à disposition sous la main et gratuitement un substrat de construction réutilisable à l'infini. Une tôle tordue se redresse et se réutilise, le bois est en quantité avec tous les arbres qui sont tombés, etc., pour une population dont le system D et la débrouille est la seule source de survie.
Oui vous avez raison, c'est le Rocher se Sisyphe ou le Tonneau des Danaïdes, c'est selon.....
3) Solutions d'après cyclone : cela veut dire, qu'il aurait fallu faire passer les tractopelles et autres engins pour nettoyer tous les substrats de constructions réutilisables dans les bidonvilles détruits par le cyclone. Impensable bien évidemment....! Donc oui, c'est bien le Rocher de Sisyphe ou le Tonneau des Danaïdes....
4) J'adorai les revues de presse de Bruno Minas dans La Matinale de Mayotte la 1ère (Radio). Il terminait souvent ses rubriques en disant : "Cela ne se passerait jamais comme cela ailleurs, mais bon nous sommes à Mayotte...." Bruno est parti à la retraite mais son regard sur Mayotte nous manque dans cette Matinale et je pense souvent à lui.
Voici un autre élément pour illustrer cela : Mansour Kamardine, ancien député, nous a annoncé dans une conférence de presse organisée dans un salon de thé de Sada (22 février 2025) : "Il y a eu un laisser-aller assez coupable, dans la perception des risques naturels à Mayotte. Là où le bât blesse surtout dans la gestion de la crise après le cyclone, a été l'absence de plan ORSEC, pour organiser la réponse de sécurité civile sur le territoire. Il faut un document qui soit élaboré par tous et qui définit ce que doivent faire les maires, le préfet et le ministère des Outre-mer, ça a manqué, on a beaucoup navigué à vue." (https://urlz.fr/ueG8)
- Questions : qu'avons-nous fait en cette matière, depuis 2011, année où Mayotte est dévenu département ? En 14 ans, nous n'avons pas pu, pas su, rédiger un plan ORSEC que tous les autres départements français détiennent ? "Et oui, cela ne se passerait jamais comme cela ailleurs, mais bon nous sommes à Mayotte...."
5) Les raisons : Je vous recommande 2 articles exceptionnels qui permettent de tout comprendre de la problématique mahoraise, prenez le temps de les lire :
. Mayotte sortir du Déni et des fausses solutions : https://urlz.fr/ueF6
. De Mitterrand à Macron | Une obsession anti-mahoraise : https://urlz.fr/ueFa
Je vous recommande également cher lecteur, l'ouvrage dont le titre a été génialement bien trouvé "Mais que faire de Mayotte ?" (Philippe BOISADAM ancien préfet, L'Harmattan, 2009).
"Mayotte, ce petit caillou dans la chaussure de l'État qui fait mal au pied".
Bien à vous, je vous souhaite une excellente journée.